L’AVARE
de Molière
Le grand retour du théâtre sur la scène du Rosey Concert Hall avec la pièce indémodable de Molière. Michel Boujenah en Harpagon dans une mise en scène quasi cinématographique de Daniel Benoin ravira nos spectateurs de tous âges.
Marie-Noëlle Tirogalas
© Philip Ducap
Marilu production présente une coproduction DBP et Théâtre des Variétés.
Une pièce d’une étonnante modernité, psychologiquement fascinante. L’histoire de l’Avare, comme de toutes les autres grandes oeuvres de Molière, est l’histoire d’une passion effrénée, sinon folle, qui finit par troubler l’ordre social. A l’inverse de Dom Juan qui existe dans la dépense, il s’agit là d’une passion de la restriction, du retour vers soi, de la retenue, du revenu. Harpagon, pour qui tous les moyens de lutter contre la mort sont bons, cherche avidement ce qui lui semble éternel – l’argent – et ce qui peut lui insuffler une nouvelle vie, la jeunesse de Marianne… L’or, à l’évidence, ne pouvait assouvir sa faim ; extérieur à lui, il ne pouvait que vouer Harpagon à l’échec et à ‘angoisse. Et cet échec a vraiment débuté lorsqu’Harpagon, fasciné par Marianne, comme Arnolphe par Agnès ou Alceste par Célimène, a commencé à désirer passionnément celle qui pourrait être sa petite fille… Alors, tout va se dérégler, les rôles vont s’inverser, les fils vont prendre le pouvoir, les valets trouveront l’or caché et l’avidité d’Harpagon deviendra l’avarice.
Daniel Benoin