TURANGALÎLA-SYMPHONIE
Direction: Bertrand de Billy
Orchestre de la Suisse Romande
La Turangalila-Symphonie n’a de symphonie que le nom ; chef d’œuvre d’Olivier Messiaen, une œuvre en dix mouvements, avec piano et ondes Martenot, est un monument incontournable de la musique classique contemporaine. Nous nous devions de la programmer au Rosey Concert Hall, interprétée par nos amis de l’Orchestre de la Suisse Romande, et partager ce moment fort et mystique avec notre public.
Marie-Noëlle Tirogalas
Programme
Olivier Messiaen
Turangalîla-Symphonie,
pour piano principal, ondes Martenot et grand orchestre
© Niels Ackermann
La Turangalîla-Symphonie d’Olivier Messiaen fut jouée pour la première fois par l’OSR lors d’un concert mémorable en 1981, sous la direction de Horst Stein, en présence du compositeur venu assister à toutes les répétitions. Ce fut alors un événement et entendre ce monument symphonique en est toujours un. Cet immense chant d’amour se développe en dix mouvements en convoquant un effectif considérable auquel s’ajoutent le piano et les ondes Martenot. N’ayant de symphonie que le nom, elle est plutôt conçue comme une symphonie concertante pour tous les pupitres de l’orchestre et particulièrement pour le piano, dont la terrible partie fut écrite pour Yvonne Loriod, son épouse. Cette œuvre vibrionnante brille de mille couleurs grâce à son orchestration rappelant les gamelans orientaux qui l’ont inspirée. Le mysticisme universel de Messiaen est à son comble dans ce chef-d’œuvre.
Le chef d’orchestre franco-suisse Bertrand de Billy est l’un des artistes les plus importants de la scène lyrique et symphonique. Il est régulièrement invité au Wiener Staatsoper, où il dirige en 2023-24 la nouvelle production des Dialogues des Carmélites, ainsi que Tosca, Guillaume Tell, Don Giovanni et Faust. Parallèlement, il retourne au Staatsoper unter den Linden avec Macbeth et à l’Opéra de Paris avec une nouvelle production de La Vestale sous la direction de Lydia Steier. Sur le podium, il donne des concerts avec la Staatskapelle Weimar, l’Orchestre de Chambre de Lausanne et l’Orchestre Philharmonique de Monte Carlo.
Au début de sa carrière, ses engagements l’ont amené à diriger les Staatsopers de Vienne, Berlin, Hambourg et Munich, ainsi que dans des salles renommées telles que le Royal Opera House Covent Garden, La Monnaie de Bruxelles, l’Opéra national de Paris, et les opéras de Washington et Los Angeles, entre autres. Il est régulièrement invité au Metropolitan Opera de New York depuis 1997 et au Salzburger Festspiele depuis 2002. Il s’est également produit dans le monde entier avec des orchestres de premier plan tels que le Cleveland Orchestra, le Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, la Staatskapelle Dresden ou l’Orchestre de Paris.
De Billy dirige un vaste répertoire allant de Bach à de nombreuses créations mondiales. Aujourd’hui, il travaille aussi étroitement avec le Wiener Staatsoper, le Theater an der Wien, le Wiener Musikverein et le Wiener Konzerthaus qu’avec le Bayerische Staatsoper. Bertrand de Billy est né à Paris où il a étudié la musique et s’est produit comme membre d’un orchestre avant de se lancer dans la direction d’orchestre. Il a été premier maître de chapelle et directeur musical adjoint du Anhaltisches Theater Dessau, puis a occupé le même poste au Volksoper Wien. Il a ensuite été directeur musical du Gran Teatro del Liceu à Barcelone, et de l’ORF Radio-Symphonieorchester Wien.
Bertrand de Billy a aussi été le principal chef invité du Frankfurter Opern- und Museumsorchester jusqu’en décembre 2015, et de l’Orchestre de Chambre de Lausanne jusqu’à la fin de la saison 2017-18. En outre, il fût le principal chef d’orchestre invité du Dresdner Philharmonie. Un nombre important d’enregistrements sur CD et DVD documentent son œuvre, et il a reçu plusieurs prix prestigieux en France et en Autriche.
Kit Armstrong fascine le monde de la musique depuis qu’il est entré sur la scène internationale il y a vingt ans. Accompli et polyvalent, il est décrit par le New York Times comme un « brillant pianiste » qui « allie maturité musicale et audace juvénile dans un jeu exceptionnel ». Sa formation en sciences et en mathématiques influence son approche musicale ; son profil artistique lui permet de couvrir le répertoire de la musique classique occidentale pour clavier jusqu’aux virginalistes du XVIe siècle, en faisant des raretés musicales une partie intégrante de ses interprétations et en les mettant en relation avec les grands chefs-d’œuvre classiques de la littérature pour piano.
En 2024, Kit Armstrong consacrera une grande partie de ses concerts aux œuvres de Wolfgang Amadeus Mozart. Sous le nom d’Expédition Mozart, il se produira avec un ensemble nouvellement créé à la Philharmonie Luxembourg, au Wiener Konzerthaus, à la Kölner Philharmonie ainsi qu’au Piano Festival Ruhr et au Mozartfest Würzburg.
Son premier album pour Deutsche Grammophon, qui contient des œuvres de William Byrd et de John Bull, les pères fondateurs de la musique pour instruments à clavier, est sorti en 2021 et a immédiatement atteint une position élevée dans les classements allemands de musique classique.
Né à Los Angeles en 1992, Armstrong a étudié au Curtis Institute of Music et à la Royal Academy of Music de Londres. À 7 ans, il commence à étudier la composition à l’université Chapman et la physique à l’université d’État de Californie ; plus tard également la chimie et les mathématiques à l’université de Pennsylvanie et les mathématiques à l’Imperial College de Londres. Il a obtenu une maîtrise en mathématiques pures à l’université de Paris VI. Alfred Brendel, qui a guidé Kit Armstrong en tant que professeur et mentor depuis 2005, salue chez le pianiste « une compréhension des grandes œuvres pour piano qui allie fraîcheur et subtilité, émotion et intelligence « .
© Marco Borggreve
Cécile Lartigau est l’une des rares joueuses d’ondes Martenot de notre époque. Elle connaît une renommée internationale grâce à sa carrière aux multiples facettes: elle est à la fois soliste, improvisatrice et s’engage dans des performances artistiques. Son dévouement envers la création l’a menée à collaborer avec les artistes les plus créatifs de sa génération, à l’instar de Romeo Castellucci et de Heiner Goebbels.
Son répertoire varie du solo à l’orchestre, et elle joue régulièrement les premières de nouvelles œuvres. Lartigau pratique la musique de chambre en se produisant en trio avec piano et percussions, ainsi qu’en duo et en quintette. Depuis 2028, Cécile est en tournée avec un spectacle d’improvisation, Everything that happened and would happen, une production à grande échelle de Goebbels. En parallèle, ses recherches sur les œuvres perdues l’ont amenée à redécouvrir la première musique pour ondes Martenot et orchestre, le Poème Symphonique composé par Dimitrios Levidis en 1928.
Ses nombreuses activités l’ont conduite à se produire partout dans le monde (Europe, Canada, USA, Russie et Colombie) en compagnie de chefs d’orchestre et de pianistes tels que Esa-Pekka Salonen, Rafael Payare, Simone Young, Michael Wendeberg, Teodor Currentzis, Jean-Yves Thibaudet, Bertrand Chamayou ou encore Yuja Wang. Elle s’est notamment produite avec le Wiener Philharmoniker, l’Orchestre symphonique de Montréal, le Filarmonica della Scala, le musicAeterna et le Slovenska filharmonija, et est également montée sur la scène de grandes salles et festivals tels que la Scala di Milano, l’Elbphilharmonie, le Salzburger Festspiele (Grosses Festspielhaus), le Lucerne Festival (KKL), le Georges Enescu Festival, le Festival Messiaen, le RuhrTriennale, le Diaghilev Festival.
L’année 2024 marque pour Cécile ses débuts avec le Boston Symphony, l’Israel Philharmonic Orchestra et le Berliner Philharmoniker avec Andris Nelsons, Vasily Petrenko et Alan Gilbert.
Elle joue sur une onde de Jean-Loup Dierstein et une palme fabriquée par Léo Maurel.
© EMKela
